La posture de l’arc est riche, tant au niveau corporel que symbolique. Bien sûr, elle demande une préparation adéquate et une contre posture qui permettra de rééquilibrer les forces et les énergies.
La prise de posture :
Allongez-vous sur le ventre, front au sol, bras le long du corps, paumes de mains sur le sol.
Sur une expiration, fléchissez les genoux de manière à amener les talons le plus près possible des fesses. Attrapez les chevilles avec vos mains. Assurez-vous que vos genoux ne sont pas plus écartés que la largeur de vos hanches
Prenez le temps de sentir vos appuis au sol, notamment au niveau du bassin. Sur une inspiration, les genoux se déplient progressivement dans un mouvement actif, entraînant le haut du corps en extension. Les épaules sont en rotation externe, ouvrant largement la zone thoracique. Toutes les chaines antérieures sont en extension. L’appui au sol se situe au niveau du bas du ventre, entre le nombril et le pubis. L’arc, comme toutes les postures, est vivante. Le point d’équilibre bouge sensiblement au fil de la respiration créant un massage naturel des viscères.
Les yeux sont fermés, le regard entre les sourcils.
Les bienfaits :
- Assouplit les muscles du dos et la colonne vertébrale.
- Ouvre la cage thoracique.
- Masse et stimule le foie, pancréas, l’estomac, les reins
- Renforce les cuisses, les épaules et les fessiers.
- Stimule la digestion et prévient de la constipation.
Contre-indications :
- Blessure au dos
- Hernie
- Grossesse
- Attention aux problèmes d’épaules et de genoux
Symbolique :
Le tir à l’arc, symbole de puissance, requiert de l’’expérience. Il nécessite une grande force physique, pour tendre l’arc, mais aussi une grande stabilité intérieure pour atteindre la cible : sa maîtrise exige concentration et discernement, pour viser précisément et tendre l’arc avec la bonne intensité.
De même, la pratique de la posture de l’arc, dhanurâsana, montre à quel point être dans la juste posture, demande effort, lâcher prise et clairvoyance, sur le tapis comme dans la vie.
J’aime particulièrement ce qu’en dit Clémentine Erpicum :
« le Yogi déploiera l’effort adéquat pour atteindre la cible, en agissant avec précision. Mais une fois la flèche en l’air, il sait que le résultat ne lui appartient plus : que son acte soit couronné ou non de succès, il agit avec équanimité. Alors l’archer devient guerrier spirituel, et l’arme ne symbolise plus tant la guerre, mais la béatitude qui suit la victoire sur soi-même »
Khalil Gibran, lorsqu’il parle de la parentalité, fait référence à cette posture. L’arc représente la justesse dans la relation que nous avons à nos enfants, et le mouvement de les propulser dans la vie sans attendre de résultat, en restant détaché mais bienveillant à leur épanouissement. Lorsque nous pratiquons cette posture, j’aime lire ce texte à mes élèves :
« Et une femme qui portait un enfant dans les bras dit, Parlez-nous des Enfants. Et il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même, Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie ; Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable"
( extrait du recueil Le Prophète)
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